Dans son émission « Big Five », le podcast foot européen du journal « L’Equipe », les journalistes profitent de la trêve internationale pour revenir (et/ou découvrir) sur le Bayern de Munich. En 30′, ce podcast vous propose un tour d’horizon assez large de cette institution qu’est le FC Bayern, avec notamment le concours d’Alexis Menuge, correspondant permanent de l’Equipe à Munich.
Le lien (en libre accès): https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Big-five-le-podcast-foot-europeen-de-l-equipe-le-bayern-tout-puissant/1193863
Il est d’abord rappelé que le club est avant tout LA fierté des bavarois (Bayern = Bavière en allemand) et qu’il a une incomparable identité locale, le club venant tout récemment d’ouvrir un site dédié entièrement en dialecte bavarois. De nombreux supporters font régulièrement 200 à 300 km pour assister à un match, depuis les contrées bavaroises les plus éloignées. La présence d’anciens grands joueurs aux postes clés (depuis 1979, avec Uli Hoeness manager sportif) est évoquée et souligne fort justement que c’est cette politique qui a permis de perpétuer le degré d’exigences et d’indépendance du club qui appartient à 75% aux 300.000 membres supporters, les 25% restant étant la propriété de partenaires majeurs et historiques : Adidas, Audi et Allianz. A ce titre le « Mia San Mia » (« nous sommes nous » en bavarois) symbolise l’identité locale du club, brodée sur l’encolure de chaque maillot.
SI le Bayern joue à guichets fermés, soulignons qu’il reste toujours des places non réservées aux abonnés, pour justement permettre à de nouveaux supporters d’intégrer la « Famille ».
Mais si le club est d’abord bavarois, il s’ouvre de plus en plus à l’étranger (le club vient d’ouvrir un bureau à New York) avec des partenariats qui ne sont toutefois pas toujours appréciés des supporters (sponsor Qatar Airways, stages hivernaux à Doha), même si ces orientations ont pour vocation d’ouvrir le club à l’étranger comme un Réal Madrid, un Barça ou des grands clubs anglais.
Fort d’un CA de 750 M€, le Bayern aura été le club qui a vendu le plus de maillot dans le monde en 2019 avec 2,5 millions écoulés… Impressionnant alors que le club fera un fabuleux triplé en 2020, avec des impacts encore plus « enrichissants » en terme de merchandising !
Le Podcast revient également sur des figures emblématiques (de joueurs devenus dirigeants, de Beckenbauer à Hoeness en passant par Rummenigge), des semis échec (Si Matthias Sammer a fait de l’excellent travail, et qu’il continue de résider à Munich, il n’a jamais intégré le staff munichois), et des vrais perspectives d’avenir : la réussite d’un Salilhamdzic (à qui les supporters reprochent des transferts tardifs, mais finalement qui s’avèrent pour l’instant judicieux, le tout dans le cadre défini qu’une saine rigueur budgétaire), l’avènement d’un Ollie Kahn, déjà très motivé et impliqué alors qu’il poursuit sa formation interne en passant par tous les services du club, servi lui par 800 salariés permanents et des joueurs qui pourraient demain intégrer l’encadrement voire le board. Le cas de Thomas Müller est évoqué pour exercer demain des responsabilités au club, comme un Manuel Neuer. Le cas de Franck Ribéry (qui possède toujours sa maison dans les environs de Munich) est différent : le joueur dispose lui d’une clause de reconversion au sein du club, qu’il sera libre d’actionner quand il le voudra pour exercer des fonctions encore mal dessinées.
Le Podcast revient aussi si l’éviction de Kovac, l’avènement du quasi inconnu Hansi Flick, tout en rappelant que le Bayern n’est plus le FC Hollywood (en rappelant indirectement la gifle de Liza à Matthaus, et un Trapattoni qui laissait tout faire). NDLR : les colères de l’italien en conférence de presse sont restées célèbres…
Si le club est familial (en n’oubliant jamais les siens, même dans la difficulté comme un Gerd Müller, un Deisler, un Breno, et même un Liza lorsque ce dernier reviendra en Bavière en étant en perdition à l’OM), terme cher à Kaiser Franck (NDLR : qui aura été massivement soutenu par son père spirituel Uli Hoeness au moment de l’affaire Zahia), les journalistes reviennent aussi sur un profond changement opéré depuis le départ d’Uli Hoeness. Autrefois si les joueurs pouvaient avoir la tête de l’entraineur en allant dans le bureau d’Uli Hoeness ou carrément chez le Président (Thomas Müller / Ancelotti ; Kimmich Müller / Kovac ; Ribéry / Van Gaal), la République des joueurs semble révolue à Munich.
Le Bayern est devenu une machine surpuissante : sportivement, le club reste au top, même si Dortmund semble mieux armé sur un point : celui des recrutements, judicieux et peu onéreux. Au Bayern, dès qu’un transfert est supérieur à 25 M€, le décision doit être soumise à l’approbation du conseil de surveillance, ce qui souligne tous les efforts d’un Brazzo pour obtenir l’aval de l’instance gouvernante du club pour valider les 80 M€ du transfert de Lucas Hernandez, qui devrait rester de longues années le plus cher transfert en Allemagne..
Une puissance familiale, sportive et surtout économique : le club a remboursé le prêt sur l’Allianz Arena avec 15 ans d’avance, en ayant également racheté les parts du Munich 1860, le stade étant au départ partagé entre les 2 clubs de Munich (NDLR : si le 1860 était le club du parti nazi aux heures sombres de l’Allemagne, le Bayern était lui le club des juifs, personnifié par son président historique Kurt Landauer).
Devenu francophile (*), le Bayern a su se transformer et évoluer tout en gardant son autonomie, en refusant toujours de dépendre d’un mécène, de capitaux ou de pays étrangers. Le board se projette déjà sur 2040…
Toutes ces spécificités font du FC Bayern Münich un club unique en Europe. Notre club que je supporte à titre personnel depuis mai 1976, avec des bas (nombreux jusqu’aux années 2000) et des hauts (stabilisés depuis les années 2000).
MIA SAN MIA
(*) Le Bayern a compté dans ses rangs entre 1972 et 2019) : Gernot Rohr (Franco-allemand) – Jean Pierre Papin – Bixente Lizarazu – Willy Sagnol. Valérien Ismaël, Franck Ribéry, Mickael Cuisance. Il compte aujourd’hui dans son effectifs : Benjamin Pavard, Kingsley Coman, Corentin Tolisso, Lucas Hernandez.
NDLR : le Bayern aurait pû (dû) compter un français dans son histoire (le saviez vous ?); le grand Marius Trésor avait passé sa visite médicale (1979) et était OK avec le Bayern, qui était en pleine reconstruction avec un tout jeune manager sportif novice (Uli Hoeness) et un entraineur hongrois (Pal Csernaï). Mais au dernier moment les dirigeant Marseillais ont eu des exigences financières (2 millions de… francs), somme jugée finalement excessive pour un joueur à qui il restait seulement 6 mois de contrat avec l’OM.