Où en est Benjamin Pavard ? Bild en fait il trop ?
Titulaire indiscutable l'an passé, le français traverse une passe délicate
La situation de Benjamin Pavard suscite des questions. Si le journal Bild, toujours avide de sensations, titre que le français est en crise en Bavière, la réalité est différente. Mais les constats existent et personne ne peut les nier.
Mais n’oublions pas que le même Pavard s’est imposé en Bundesliga avec Stuttgart d’abord puis au Bayern ensuite. Il est trop facile pour une certaine presse et/ou des observateurs supposés avisés, de tirer sur l’ambulance alors que les mêmes encensaient le joueur il y a quelques mois encore.
En réalité, ce que Bild occulte sciemment, c’est que toute la défense bavaroise est moins performante cette saison : Alaba a la tête ailleurs, Davies revient de blessure en manquant d’Engagements, Boateng est un cran en dessous, Süle vient d’être recadré, et Bouna Sarr est à la peine. Alors que Javi Martinez est physiquement éprouvé, seul Lucas Hernandez marque des points avec un Manuel Neuer toujours constant et performant.
Les problèmes défensifs bavarois ne sont pas à imputer au seul Benjamin Pavard, comme Bild le laisse penser :
La victoire du Bayern-5-2 contre Mayence aura été révélatrice de la situation actuelle de Benjamin Pavard (24 ans). Dans la première moitié de la rencontre, il jouait latéral droit, les défenses nageaient complètement. Offensivement, B Pavard n’apportait rien où trop peu au regard de ses performances passées. Le Bayern étant mené 0-2 à la pause, l’entraîneur Hansi Flick (55 ans) a remplacé le Français par Joshua Kimmich repositionné du milieu vers le poste d’arrière droit. Ce changement tactique aura tout changé dans la zone concernée, Kimmich portant le danger immédiatement (lire infographie par ailleurs).
Flick : « Nous n’avons pas eu autant de situations en phases offensives en 1ère période, en particulier sur le côté droit. Pendant la seconde mi-temps, Joshua a montré comment interpréter le poste de défenseur extérieur. »
Un message clair d’Hansi Flick, qui souhaite remobiliser son joueur avant tout, comme il l’a déjà fait avec succès, et récemment, avec Niklas Süle.
Pour Benjamin Pavard, c’est un début de saison à oublier jusqu’à présent. Déjà, dans les deux derniers matchs avant Noël, Flick a renoncé à Pavard, préférant le défenseur de l’intérieur Niklas Süle (25 ans) sur le côté droit, alors que ce n’est pas son poste habituel. Un coup dur pour le nordiste et il se dit également que les dirigeants bavarois s’étonnent beaucoup de la baisse de performance du jeune français, qui s’était imposé rapidement en Bavière la saison passée.
Force est de constater que la présente saison ne ressemble en rien à celle de la saison dernière pour B Pavard, avec des statistiques comparatives édifiantes, notamment sur l’impact offensif du français. Pour Bild, le danger offensif a disparu : dans la dernière saison de la Bundesliga, Pavard avait réussi 4 buts et 5 passes, avec 12 actions amenant un tir au but. Cette saison, son bilan est famélique, n’ayant pas encore marqué, et seules 2 actions initiées par lui ont occasionné un tir vers le but adverse par un équipier…
Si le français est à la peine offensivement, son bilan défensif inquiète aussi le staff technique : selon les stats de Bild, les chiffres sont clairs: la saison dernière 57,4% de duels gagnés, contre 54,4% cette saison, 12,4% d’échecs au lieu de 8,6% la saison dernière.
Bild est sans appels : Benjamin Pavard a moins d’impacts offensifs, est moins solide défensivement et surtout il court moins, il sprinte moins, et il a moins de contacts avec le ballon…
Bild s’interroge : d’où vient la crise du jeune champion du monde ?
Pour Bild, le point de départ se situerait lors de la première formation de l’équipe bavaroise en préparation du tournoi de la Ligue des Champions fin juillet, avec sa blessure (déchirure des ligaments du pied gauche). Tout indique alors que Pavard va rater le tournoi , mais le Français fait tout ce qu’il peut, se rend à Lisbonne, reprend l’entraînement juste avant les demi-finales. Trop tôt ?
En demi-finale, c’est assez pour une mise en jambes de huit minutes, mais en finale, il n’est pas dans l’équipe.
Aurait-il mieux fait de guérir la blessure et de renoncer au tournoi ? Bild se pose la question devant un constat sans appel : la magie Pavard n’opère plus ou opère moins. De retour pour une nouvelle saison, le français joue moins parce qu’il n’est pas à son meilleur niveau, comme il l’était la saison dernière.
Le problème est assez net car c’est maintenant soit Süle soit Kimmich qui lui seraient préférés, le premier étant DC et le second étant devenu incontournable au milieu… Le Bayern n’a pas véritablement de Back Up derrière « Benji », Bouna Sarr (engagé en été juste avant la fin du mercato) n’ayant pas réussi à convaincre jusqu’ici dans les quelques matchs disputés. C’est donc la nouvelle hiérarchie de Flick au poste de B Pavard qui interpelle.
L’absence de concurrence explique t elle aussi la baisse de régime de Benjamin Pavard ? Doit on parler de crise comme le titre Bild ? Assurément non car le français a déjà démontré son abnégation et sa force mentale. Rappelons ici que malgré les critiques dont il faisait l’objet, le français s’est imposé dans un de plus grands clubs du monde au sein d’un effectif particulièrement riche. Benjamin Pavard a l’ADN du Bayern : il reste humble, discret et travailleur.
Sans véritable concurrence, le joueur est moins affuté physiquement et il a besoin d’être en forme pour exprimer toute la palette de ses apports défensifs comme offensifs. Il a aussi besoin de retrouver la confiance, car il connait aujourd’hui une remise en cause sévère. Mais Hansi Flick et son staff sauront remettre le natif de Maubeuge en selle. Il lui faut simplement du temps pour souffler et se ressourcer.
En ce début d’année, on ne peut que souhaiter à Benjamin Pavard de retrouver les sommets. Il va y arriver, ce n’est qu’une question de patience, le vrai problème des bavarois se situe peut être ailleurs avec le choix surprenant d’un Bouna Sarr… Un Rafinha aurait permis au Bayern de ménager Benjamin Pavard…
(Sources : en italique, les propos rapportés de Bild )