Comme son père Dieter et son oncle Uli avant lui, Sebastian Hoeness a lui aussi remporté la Coupe d’Allemagne après le succès du VfB Stuttgart aux dépens de Bielefeld, samedi soir.
Dans la kyrielle de messages de félicitations, il y a eu à coup sûr le traditionnel whatsapp de sa maman et un appel en numéro masqué avec, à l’autre bout du fil, un interlocuteur mystère qui n’en est pas vraiment un : hormis son oncle Uli, pas grand monde ne tente de joindre Sebastien Hoeness en cachant son identité. « La plupart du temps, je peux deviner que c’est lui parce que personne ne fait ça », avait plaisanté le coach de Stuttgart dans Bild mi-avril.
En menant le VfB à son premier trophée depuis le titre de champion glané en 2007, le technicien, 43 ans, a prolongé le lien particulier qu’entretient la famille Hoeness avec la Coupe d’Allemagne. Son papa Dieter l’a remporté à trois reprises avec le Bayern Munich (1982, 1984, 1986). Président d’honneur du club bavarois, Uli avait ouvert la voie en soulevant le trophée en 1971.
C’est dans cette atmosphère, baignée par les récits de la finale 1982 – avec un but de la tête du papa, le front recouvert par un immense bandage – que Sebastian Hoeness a lui aussi nourri l’ambition de rallier un jour le stade Olympique de Berlin : « Ça a toujours été un rêve ». Il a été réalisé samedi soir, et iI fallait voir Hoeness, sourire aux lèvres, casquette vissée sur la tête, pour mesurer le sentiment de fierté qui semblait l’habiter.
Un entraîneur « au septième ciel »:
« Je sais combien il est difficile de porter le nom de Hoeness car les gens s’y intéressent de plus près. Pour un Hoeness, la vie est plus difficile que facile », avait dit un jour son papa. « Pour moi, il n’a jamais été question de vouloir m’émanciper, je voulais évoluer davantage, franchir les étapes », avait répondu le fiston.
L’été dernier, l’intérêt de Chelsea et de Manchester United, alors qu’il venait de qualifier Stuttgart pour la Ligue des champions, en a dit beaucoup sur la façon dont Sebastian Hoeness a réussir à se faire un prénom. Des U15 de Leipzig (2014-2016) à sa première expérience en tant que numéro un à Hoffenheim (2020-2022), en passant par la réserve du Bayern où il a été sacré champion de D3 (2019-2020), Sebastian Hoeness n’a grillé aucune étape.
C’est devant les héros de 1997, la bande de Joachim Löw, qu’il a ramené la DFB Pokal à Stuttgart, vingt-huit ans après le dernier succès du VfB dans cette compétition. Il avait minutieusement préparé son coup pour ne pas connaître les mêmes mésaventures que le Bayer Leverkusen (2-1), l’Union Berlin (2-0), Fribourg (3-1), le Werder Brême (3-1), qui ont tous trébuché sur l’Arminia Bielefeld.
Symboliquement, une réplique de la Coupe avait été placée dans le vestiaire du VfB avant le dernier match de Bundesliga contre le RB Leipzig pour booster la motivation. Dans sa préparation de la finale, Hoeness n’a insisté que sur les points forts de l’Arminia en s’appuyant sur des statistiques où le champion de D3 n’aurait rien à envier au top 10 de la Bundesliga. « Je suis incroyablement fier de l’équipe et de ce que nous avons accompli ensemble, a-t-il savouré à chaud. Au septième ciel ».