Karl Heinz Rummenigge s’est livré une analyse de la situation actuelle du Bayern : il évoque notamment Sané, Lewandowski, Kahn et Hansi Flick sans oublier les impacts et conséquences de la crise sanitaire sur le fonctionnement du club.
Sur l’attitude de Leroy Sané à Leverkusen : « Je pense que notre entraîneur l’a bien expliqué. Il a pour tâche de tout faire pour que l’équipe gagne. Il voulait que le jeune Musiala apporte un plus – et il a réussi. L’entraîneur a fait tout ce qu’il fallait. Il est clair qu’il (Sané, NDLR) n’aime pas ça. Dieu lui a donné des talents incroyables. Il peut dribbler et a un pied gauche incroyable. Je ne pense pas qu’il ait encore le gène du FC Bayern. Thomas Müller a été très bon face à Leverkusen, mais il n’a pas autant de talent que Leroy Sané. Sané doit donc travailler sur ces talents maintenant. C’est son travail. Nous avons tout mis en œuvre pour l’amener au Bayern. C’est ce qu’il doit montrer maintenant ! (NDLR = retours sur investissements) »
Les perspectives d’avenir de Sané à Munich : « Je crois qu’il peut avoir un bon avenir au FC Bayern. Nous encourageons chaque joueur, mais nous les mettons aussi au défi. Il doit internaliser cela. Il doit maintenant passer à l’étape suivante. Il doit adapter son personnage au FC Bayern. Tout est pardonné, mais il faut tout mettre en jeu pour sortir vainqueur du terrain. C’est ce qu’il doit apprendre. L’équipe ne s’adaptera pas à son caractère, c’est à lui de s’adapter au groupe et à la philosophie du club et du coach »
Robert Lewandowski et Manuel Neuer : « Ce sont les deux meilleurs joueurs en 2020. Manu est devenu, à juste titre, le meilleur gardien de but mondial et Robert est devenu le meilleur footballeur du monde en 2020. Cela a toujours été le rêve de Robert et il pensait qu’il ne pourrait le réaliser qu’au Real Madrid. Au début, il a fait ce qu’il fallait : des objectifs. J’ai toujours pensé que le bilan de Gerd Müller ne serait plus jamais remis en question. Robert, lui, a inscrit 17 buts après 13 journées cette saison, et il travaille aussi sur cet objectif personnel. »
L’évolution de l’attaquant polonais Lewandowski : « Il est arrivé en 2014 et a eu une envie de mouvement vers le Real pendant un certain temps. Il voulait vraiment gagner la Ligue des champions et le titre de footballeur mondial. Il est extrêmement ambitieux. Je ne connais aucun joueur qui ait une telle volonté de gagner. Je pense que cela a fait tilt il y a deux ans lorsque nous avons prolongé son contrat. C’est là qu’il a vu que nous ne le laisserions pas partir. Quelle que soit l’offre, nous ne le donnerons pas. Nous avons reconnu la valeur de Robert Lewandowski. Il est comme une sorte de réassurance de Munich. »
La participation de Munich à la Coupe du monde des clubs : « L’équipe et l’entraîneur sont venus me voir et m’ont dit que je devrais parler à la FIFA et à Infantino (président de la FIFA, NDLR) pour que cela ait lieu. Les joueurs veulent y aller pour remporter un sixième titre. Une seule équipe y est parvenue jusqu’à présent : le FC Barcelone en 2009. Les garçons sont avides de titres et ils veulent tout gagner. Nous n’y allons pas pour gagner de l’argent. C’est gérable. C’est un geste pur pour donner à l’équipe la possibilité de remporter ce titre. »
« Je sais ce que je peux faire et ce que je ne veux pas faire. Mais quand je regarde toutes les structures de l’association, je ne peux pas le supporter. Il n’y a plus rien à voir avec le football, c’est de la politique. La DFB a beaucoup à faire en ce moment, mais s’il vous plaît, laissez-les faire par eux-mêmes. »
« Nous ne sommes pas intéressés par l’installation d’une Super Ligue. Les discussions à ce sujet sont toujours venues du sud de l’Europe. Je pense que la réforme de la Ligue des champions en 2024 sera une étape importante. La phase de groupe actuelle est un peu trop ennuyeuse pour moi. Les plans de l’UEFA seront une réforme plus durable. L’UEFA fait un gros effort et j’aime tout ce que j’ai vu jusqu’à présent. »
La distribution de l’argent de la télévision et les critiques formulées par Andreas Rettig (Directeur Général DFB) : Mr. Rettig ne mérite pas de commentaire de ma part. Il est également connu que le FC Bayern s’est abstenu de voter lors de la dernière décision du Comité exécutif du DFL. Je ne pense pas que la distribution soit satisfaisante. L’argent était retiré aux grands clubs pour être donné aux petits. Je crois toujours que la performance doit payer. Vous pouvez toujours en prendre plus dans les grands clubs. Mais toute la Bundesliga doit avoir intérêt à ce que nous soyons compétitifs au niveau international. Si nous voulons y rester compétitifs, nous avons besoin de clubs forts en Bundesliga. Les grands clubs sont la locomotive. Nous avons une distribution d’argent très solidaire, qui d’ailleurs a déjà migré du haut vers le bas cette année.»