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Toni Kroos, acte manqué ?

La chaîne de télévision franco-allemande Arte diffusait hier en seconde partie de soirée un documentaire consacré à Toni Kroos [disponible en replay jusqu’au 6 09 2020].

L’ancien joueur du Bayern se livre, avec la pudeur et la discrétion qui le caractérisent. Mais l’actuel joueur du Réal Madrid livre aussi quelques piques à la direction bavaroise, la propre mère du joueur n’épargnant pas au passage le géant munichois.

Lorsque Toni Kroos signe au Bayern (il a alors 15 ans), il quitte sa famille pour rejoindre le centre de formation du FCB alors que son club de cœur est le Werder Brême, club le plus proche de chez lui (son père est au Hansa Rostock où son frère joue en équipe réserve). Ses débuts dans le monde professionnel n’e sont pas simples et Toni Kroos admet que l’arrivée de Klinsmann sur le banc bavarois aura précipité sa défiance considérant qu’il n’y avait aucune confiance réciproque entre le joueur et l’entraineur. Le prêt à Leverkusen aura été salvateur, et Kroos y croisera Jupp Heynckes une première fois.

Au terme des 2 ans de prêt, le joueur revient à contre cœur en Bavière et prolongera même son bail avec le Bayern. « J’ai regretté cette décision 10 minutes après avoir paraphé le contrat », indique Kroos, en évoquant le commentaire de Karl Heinz Rummenigge qui lui aurait fait comprendre qu’avec ce très bon contrat, le Bayern attendait encore plus du joueur (réflexion T Kroos).

6 mois avant qu’il ne soit sacré champion du Monde au Brésil avec la Mannschaft, Kroos va au clash avec le Bayern en exigeant des prétentions salariales jugées excessives par Uli Hoeness qui lui dira que la proposition FCB a ses limites et que s’il n’accèpte pas ces limites, il n’y aura qu’une issue, le départ. Toni Kroos dira NON à Uli Hoeness qui dit aujourd’hui avoir apprécié l’attitude de Kroos qui défendait ses propres principes. On peut toutefois avoir des doutes sur la sincérité du jugement de valeur formulé par Uli Hoeness… en pareilles circonstances.

Ceci étant, on découvre aussi que le même Hoeness aura protégé Toni Kroos dans ses jeunes années, refusant de le considérer comme une star aussi jeune, fustigeant au passage les journalistes qui en faisaient des tonnes, au risque de perturber son très jeune joueur en plein développement.

L’entourage de Toni Kroos (amis, épouse, mère) n’épargne pas la direction du Bayern, Rummenigge en tête. On voit aussi Zinedine Zidane vanter les qualités de Kroos, tant sportives qu’humaines, en précisant que lui au Bayern, il n’aurait jamais laissé Kroos quitter la Bavière. Uli Hoeness  confirme, qu’en n’accordant pas à Kroos le salaire et le statut réclamé, le club avait peut être « et même certainement » fait une erreur.

On connaît la suite, Kroos, champion du Monde refusera la prolongation du Bayern et signera au Réal pour 25 M€ (il ne lui restait qu’un an de contrat) où il étoffera considérablement son palmarès.

L’image du Bayern est un peu écornée dans le reportage, avec d’un côté le gentil (un joueur au talent indéniable avec des principes assumés et des engagements caritatifs importants comme avec la fondation Toni Kroos au profit d’enfants malades et souffrant de cancer notamment) et de l’autre le méchant (une direction du Bayern intransigeante, froide et très exigeante avec un groupe de joueurs « hautains » (dixit mère Toni Kroos)). C’est assurément réducteur et orienté.

Toni Kroos restera pour le Bayern un acte manqué, mais le club aura imposé sa stratégie en ne cédant pas aux revendications d’un joueur qui n’avait finalement pas encore démontré à ce moment là tout son talent même si les lendemains s’annonçaient très prometteurs. La direction du Bayern a fait un bras de fer, qu’elle a assumé mais perdu avec Toni Kroos qui ne conserve assurément pas un grand souvenir de ses années FCB.

Mais Toni Kroos aura aussi eu la malchance pour lui, et selon sa propre analyse, de croiser au Bayern des entraineurs qui ne lui auront jamais fait confiance comme J Klinsmann ou encore Louis Van Gaal. Sans Heynckes, Toni Kroos aurait pu être un accident industriel (footbalistique) au Bayern… et l’histoire aurait pu tourner court encore plus rapidement.

Contrairement à un Müller, un Robben, un Ribéry, ou un Lizarazu, Toni Kroos n’aura finalement jamais eu l’ADN du FC Bayern. Et cela fait aussi toute la différence.

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