Sign in / Join
Sign in
Mot de passe oublié?
A password will be e-mailed to you.
Né le 24 février 1965 à Heidelberg, Hans-Dieter Flick n’a pas tardé à découvrir le grand club du Sud de l’Allemagne. À 20 ans, le milieu de terrain a quitté Sandhausen pour le Bayern Munich. Cinq ans, 139 matches, quatre titres de champion, une Coupe nationale, et même une finale de C1, perdue face à Porto en 1987… Bref, pas un inconnu en Bavière.
Avant cela, en 1983, Hansi Flick avait surpris en refusant un contrat au VfB Stuttgart pour obtenir un diplôme d’employé de banque. Il avait alors 18 ans, et cette décision a permis de cerner le personnage : passionné de football, sans jamais oublier d’assurer ses arrières et d’agir avec maturité.
1990, Flick rejoint Cologne, pour trois années mitigées. 54 rencontres disputées, 3 buts… Puis la retraite (professionnelle) en 1993, à 28 ans ! S’il n’a pas connu la sélection nationale, Flick a connu une belle carrière au plus haut niveau. Un choix surprenant, donc, mais lié à une idée très précise pour la suite.
Flick revient à la maison, dans son Land de Bade-Wurtemberg, à Bammental. D’abord joueur, de 1994 à 1996, il devient entraîneur-joueur du Victoria Bammental entre 1996 et 2000. Une vocation naît dans ce club amateur, aujourd’hui en cinquième division.
Été 2000, Flick reçoit un coup de fil de Dietmar Hopp, milliardaire ayant investi dans le petit club (à l’époque) d’Hoffenheim, fraîchement promu en quatrième division, et à une dizaine de minutes de route de Bammental. Flick accepte, monte directement en troisième division avant d’y rester pendant les quatre saisons suivantes. C’en est trop pour Hopp, qui limoge son tacticien.
Entre temps, en 2003, Flick a passé son diplôme d’entraîneur. Le futur entraîneur du Bayern Munich se distingue, en revenant de Cologne, où il a passé les épreuves, dans la peau du major de promo.
2006. Tout juste racheté par Red Bull, Salzbourg est alors entraîné par Giovanni Trapattoni, et les deux adjoints se nomment Lothar Matthäus et… Hansi Flick, qui démarre sa carrière de second. L’aventure ne durera que quelques semaines, Flick quittant ce trio all-stars pour un défi bien plus conséquent.
Le 23 août, le tout nouveau sélectionneur de la Nationalmannschaft, Joachim Löw, choisit Hansi Flick comme adjoint. L’ancien joueur du Bayern a alors 41 ans, et ne se doute probablement pas qu’il quittera son poste juste avant ses 50 ans. Huit ans dans l’ombre, passées à se faire remarquer pour ses qualités tactiques et humaines.
Euro 2008. Joachim Löw suspendu, Hansi Flick a l’occasion de dépasser ses fonctions. En quart de finale, le bras droit du sélectionneur se retrouve sur le devant de la scène, et remporte la rencontre disputée face au Portugal (3-2).
En coulisses, Hansi Flick possède une spécialité : la préparation des coups de pied arrêtés. Bingo, ils s’avèreront vitaux à l’Allemagne pour remporter le titre suprême en 2014. L’équipe de France, éliminée sur une merveille du genre (1-0), s’en souvient encore. Une conclusion en apothéose à son aventure en sélection.
Revenu à Bammental en héros, il devient la même année le plus jeune citoyen d’honneur de sa ville. Hansi Flick n’a en effet jamais vraiment quitté son cocon. Avec son épouse, Silke, ils y avaient notamment implanté, dans les années 90, une boutique de vêtements et d’accessoires de sport, seulement fermée en 2017. Au cœur d’une ville de 6461 âmes (en 2008), ce n’est pas commun.
Dans la foulée du titre mondial, Flick s’installe au DFB (Deutscher Fussball-Bund), la fédération allemande. Directeur sportif du foot outre-Rhin pendant deux ans, il reviendra ensuite à Hoffenheim, en 2017, en tant que directeur du football. Mais le terrain lui manque.
Si Flick a quitté son poste à la fédération, c’est surtout pour se rapprocher de sa région et des siens. Le DFB étant basé à Francfort, le père de famille, parfois victime «du mal du pays» selon sa fille, a privilégié Hoffenheim. Le temps de huit mois seulement, avant une proposition impossible à refuser.
Le Bayern l’appelle en 2019 pour devenir adjoint, encore une fois, de Niko Kovac. Sauf qu’après une claque concédée à Francfort (5-1, le 2 novembre 2019), les Bavarois limogent le Croate. Quelques semaines après son arrivée à l’Allianz Arena, l’éternel second devient premier… Quinze ans après son passage à Hoffenheim.
D’abord parti pour un intérim, Hansi Flick brille par ses résultats autant que par son comportement. Les noms d’Arsène Wenger, Massimiliano Allegri ou encore Mauricio Pochettino, évoqués pour prendre la suite de Kovac, s’envoleront finalement. La solution se nomme Flick.
Son surnom : «Netten Hansi». Traduction : Hansi gentil. Drôle, très proche des joueurs, aux limites de l’amitié… Flick a tout de même inquiété les dirigeants. Pouvait-il se montrer autoritaire ? Les réponses n’ont pas tardé à arriver, et ont dépassé les espérances.
Avec Flick, une seule règle : tout donner à l’entraînement. Puisque ça n’a pas été le cas avant le Klassiker Dortmund-Bayern, finalement remporté par ses joueurs (0-1), le blagueur a tombé le sourire pour renvoyer ses ouailles au vestiaire. Mieux, il a montré qu’il n’hésiterait pas à mettre des stars sur le banc (Coutinho, Tolisso), pour lancer des jeunes qui en veulent (Davies).
Selon Bild, la direction du club a découvert la poigne de son coach lors de prises de bec concernant le recrutement, que Flick souhaite contrôler, comme lors de la négociation de son contrat. En plein confinement, avant même l’assurance du titre et le parcours sans faute jusqu’en finale de Ligue des champions, Hansi Flick obtient une prolongation de trois ans. Solide.
Un entraîneur finalement taillé pour le Bayern, au moins dans l’identité de jeu. Un tacticien obnubilé par la possession, mais aussi passionné par le pressing haut, la défense avancée et un secteur offensif qui ose. Et pour l’instant, ça marche !
Le club aux 30 titres de champion d’Allemagne a vu défiler de nombreux entraîneurs légendaires. Mais pour ses débuts, Hansi Flick fait mieux que Pep Guardiola, Jupp Heynckes ou Carlo Ancelotti ! 35 matches dirigés, pour 32 victoires (91,18% de succès), 1 nul et 2 défaites. Mieux, après le Championnat et la Coupe d’Allemagne, Flick a réalisé ce dimanche un exploit : réaliser un triplé dès sa première saison au Bayern Munich.
La source
france football.fr
Article Precedent
Article suivant