Il faut se rendre à l’évidence. Ce Bayern n’est plus au niveau des joutes européennes. Si cela peut encore être suffisant en Bundesliga (qui vient de perdre ses 3 représentants en 1/8 sur des scores agrégés sans appels), c’est notoirement insuffisant en LDC. C’est avant tout la faiblesse des munichois qui élimine le géant bavarois, plus que la qualité intrinsèque des anglais. Dès le départ, Liverpool a joué haut en posant de grosses difficultés au Bayern. Mané allait ouvrir le score assez rapidement avant que le Bayern ne revienne par un CSC de Matip (1-1 à la pause). A le reprise, Liverpool aura refait un gros pressing en se montant toujours dangereux alors que le Bayern était en souffrance : Mané et Van Dijk finiront le show pour un 1-3 sans contestations.
Manuel Neuer n’est plus décisif (responsabilité engagée sur le 1er but), James est décevant, Thiago aura été transparent… et que dire de Robert Lewandowski encore totalement absent dans une rencontre à enjeu (en 4 saisons pleines…). Comparé à la performance de Ronaldo hier avec la Juve, cela ne manque pas d’interpeler tous les observateurs. Avec autant de joueurs clés évoluant en deçà de leur réel niveau, le Bayern ne peut pas espérer beaucoup mieux. Ce soir, si le Bayern reste un grand d’Europe, il n’est plus une grande équipe européenne.
Le coaching de N Kovac n’aura rien changé (entrées de Coman et Sanches) sans réels impacts, et le techncien croate aura confirmé une incapacité effrayante de ne pas pouvoir changer le cours de la rencontre. Le Bayern n’avait rien montré à Anfleid revenant des bords de la Mersey avec un 0-0 flatteur. Au retour le même Bayern n’aura une fois encore rien montré (une meilleure possession mais seulement 7 tirs dont 2 cadrés… dramatiquement insuffisant). Un Bayern timoré, jouant avec la peur et beaucoup de fautes techniques pour un spectacle affligeant de faiblesse. Sans ambitions et sans intensité sur le terrain, ce Bayern est incapable de prendre le match à son compte, c’est inquiétant… et ce depuis le début de la saison. Les récentes victoires à M’Gladbach et contre Wolfsburg pouvaient laisser entrevoir des progrès mobilisateurs. Le Bayern est revenu sur terre ce soir, avec ses lacunes patentes et récurrentes. Certes, manquaient Müller, Kimmich, Robben, Tolisso, mais ces absences ne peuvent pas tout expliquer.. Un effectif vieillissant, doublé qu’un coach qui suscite toujours autant de réserves, sans oublier un mercato estival minimaliste auront fait un cocktail détonnant : Le Bayern n’avait plus été éliminé à ce stade de la compétition depuis 2009/2010…
Ce Bayern 2018/2019 est tout simplement à sa place, sorti du gotha européen sans ménagements par un Liverpool assez moyen qui plus est : des changements impérieux sont attendus pour la saison prochaine, même si le club peut toujours faire un doublé domestique… au sein d’une Bundesliga qui décroche niveau classement UEFA. A vaincre sans périls, on triomphe sans gloires et l’absence d’adversité nuit au rayonnement et à la puissance des clubs de l’élite allemande…