Le FC Bayern s’est incliné 6-5 aux tirs au but face à Holstein Kiel lors de la deuxième journée de DFB Cup. C’est en soit une grande première, une élimination aussi prématurée était malgré tout inattendue… quoique.
Le Bayern, champion d’Europe, champion d’Allemagne et double tenant de la coupe d’Allemagne, était ultra favrori, mais sentait aussi le match piège dans le nord de l’Allemagne sur le terrain du KSV Hostein Kiel, actuel 3ème de la D2 allemande, en lutte pour la montée dans l’élite, avec son voisin le Hambourg SV (leader) et notamment Greuther Fürth.
Le Bayern alignait une équipe solide sur le papier : sans Pavard ni Alaba, avec des Lewandowski et Goretzka ménagés, et un Coman au repos, Hansi Flick faisait confiance à Bouna Sarr, Lucas Hernandez, Jamal Musialia et… Thomas Müller en 9, Choupo Moting étant légèrement blessé.
Si Serge Gnabry a donné l’avantage au Bayern (Muller, servi par Tolisso, remisait de la tête pour Gnabry, le gardien de Kiel s’interposant sans succès) sur un but entaché d’un hors jeu, Bartels ramenait les équipes à égalité avant la mi-temps. Un ballon en profondeur, un Lucas Hernandez absent et un Süle pataud et lent, laissait Bartels remporter son duel face à Manuel Neuer. A la reprise, c’est Leroy Sané qui redonnait rapidement l’avantage aux bavarois d’un somptueux coup franc qi allait nettoyer la lucarne de Kiel (suite à faute sur Musiala).
A ce moment là, le match était assez soporifique, le Bayern touchant le poteau par Musiala, sur un tir détourné par le gardien. On s’avançait vers une petite vicoire bavaroise avant que Hauke Wahl ne place sa tête décroisée tout en finesse dans la lucarne opposée de Neuer à la 90+3 ème.
En prolongations, (Pavard et Roca étaient notamment rentrés) à quelques minutes de la fin du temps règlementaire, le Bayern allait pousser et accumuler les corners, sans réussite, le gardien de Kiel démontrant toutes ses qualités pour tenir son équipe à flots.
2-2 après 120 minutes, sous une pluie neigeuse, le froid et le vent : la décision allait être définie à l’issue de la séance des tirs aux buts. Le Bayern allait jouer sa qualification à la loterie. A l’issue d le première séance, les 10 tireurs allaient transformé leur, même si le premier tireur (Lewandowski) eut un peu de réussite : Robert Lewandowski, Joshua Kimmich, Thomas Müller, David Alaba et Douglas Costa ont marqué. C’est le jeune Marc Roca, pourtant en panne de confiance qui était désigné 6ème tireur : son tir était détourné par Kiel qui transformait son propre tir dans la foulée. Le Bayern était éliminé, et Kiel vivait son jour de gloire.
Kiel aura eu 2 occasions, et marqué 2 fois en étant réaliste et clinique. Le Bayern a joué au ralenti, combinant bien par moment, mais la volonté et l’engagement étaient du côte des hommes du nord.
Niveau déception, citons en premier lieu Bouna Sarr qui n’aura strictement rien montré, ratant globalement tout ce qu’il a entrepris. Peu d’engagement, beaucoup de déchets techniques, de mauvais choix : son niveau inquiète fortement et les observateurs ne manquent pas ce matin de s’interroger sur la pertinence de ce recrutement (8 M€ 4 ans, même avec un des plus faible salaire du vestiaire (320 K€ bruts mensuels…)
Neuer aura aussi déçu, jamais décisif et parfois peu inspiré dans ses sorties. Détendu (trop ?), le portier allemand manquait de concentration, tant sur le but égalisateur (2-2) que lors de la séance des tirs aux buts où il n’a jamais été en mesure de faire la différence ni d’impressionner les tireurs adverses.
Si Tolisso a été assez quelconque, Hernandez s’est appliqué, comme un Kimmich. Mais c’est une fois encore la défense (Süle notamment) qui interpelle. Lent, en retard, le géant s’est progressivement repris par le suite. Devant, Gnabry a eu quelques belles inspirations, avant de s’éteindre progressivement. Sané aussi, mais est resté globalement brouillon, seul son superbe coup franc redorant sa copie. Müller se sera déplacé un peu partout et un peu nulle part, Costa n’étant plus que le fantôme du joueur qu’il a été.
Marc Roca, que l’on pensait rentré pour 1 ou 2 minutes aura finalement joué 30 minutes et il aura quasiment plus montré de bonnes dispositions que Corentin Tolisso en 90 minutes.
Si tous les joueurs sont en deçà de leur niveau, finalement 1 seul joueur bavarois a été très bon hier soir : Alphonso Davies, intenable sur sont aile gauche (quel contraste avec l’aile droite tenu par Bouna Sarr !!!). Cela faisait plaisir à voir.
Le Bayern ne peut pas gagner tous ses matchs et toutes les compétitions. Hier soir c’était un vrai match de coupe et le plus volontaire, le plus motivé des deux l’a emporté. Il convient de rester sereins, même si nous devons pas cacher nos difficultés (défensives et animation offensive) qui perdurent depuis plusieurs semaines sans amélioration. Il faut travailler et remobiliser le groupe, émoussé physiquement (la fraicheur de Kiel était visible hier) alors que se profile le championnat du monde des clubs.
La qualité du mercato estival crédité à Salilhamidzic reviendra rapidement sur le tapis : Roca joue peu (mais mérite de jouer plus), Costa et Choupo Moting n’apportent rien, Bouna Sarr est transparent…
Les Bavarois seront de retour en action dimanche, avec la réception du SC Fribourg en Bundesliga. Objectif, conserver la tête du championnat, initier une nouvelle dynamique et renouer avec la victoire après 2 défaites consécutives (phénomène rarissime).