Le Klassiker était idéalement placé dans le calendrier : match à l’Allianz Arena, face à l’adversaire historique du Bayern, pouvant permettre de sceller le gain d’un 10ème titre consécutif… Le Bayern et Julian Nagelsmann ne pouvaient (devait) pas perdre ce match.
Avec une possession nette de 58%, 10 occasions (5 BvB), 14 tirs (7) dont 6 cadrés (2), seulement 3 corners (1) et 10 centres (3) et un seul arrêt pour Manuel Neuer (4), le Bayern aura dominé et mérité cette victoire.
Meilleure attaque (92 buts) et meilleure défense (30), le Bayern compte 12 points d’avance à 3 journées du terme de la saison et il est d’ores et déjà champion, le BvB étant une nouvelle fois le dauphin du géant de Bavière (le BvB reste sous la menace du Bayer Leverkusen pour la seconde place mais a déjà validé son billet pour la prochaine LDC.
Mais il serait trompeur de considérer que ce Bayern a outrageusement dominé la saison, souvenons nous notamment des cuisantes défaites face à Francfort, Bochum et Mönchengladbach, le club rival des années 70 se payant le luxe de sortir le Bayern en coupe d’Allemagne (5-0). Et que dire de l’élimination en ¼ de finale de LDC face à Villarreal (défaite 0-1 en Espagne et nul 1-1 au retour) ?
Globalement, la saison 2021-2022 ne restera pas dans les annales sauf pour son caractère historique (lire par ailleurs) mais Julian Nagelsmann assure le minimum avec le championnat, et aura globalement déçu.
De nombreuses choses seront à revoir la saison prochaine avec une défense à 4 (ou 3 ?), la défense alignée samedi (4 défenseurs) ayant apporté une solidité qui aura souvent manqué cette saison.
Ensuite, restera à voir si Robert Lewandowski sera toujours bavarois l’an prochain, mais une chose est acquise : les alliers doivent jouer sur leur côté, le Serge Gnabry d’hier (étincelant) ayant démontré qu’il est bien meilleur à droite (comme Sané l’est à gauche). Buteur face au Borussia Dortmund samedi (3-1), Serge Gnabry aura lancé le Bayern Munich vers son 10e titre consécutif, pendant qu’Erling Haaland traversait l’après-midi comme un fantôme.
Pour conclure, Julian Nagelsmann devra davantage écouter son groupe, ses tauliers et ne pas systématiquement s’obstiner à imposer un style de jeu qui n’aura pas véritablement convaincu cette première saison. Même si nous aurons vu de belles choses hier à l’image de toute la saison, ce Bayern ne respire pas toujours la plus grande des sérénités.
Hier, si un pénalty (justifié) sur une grossière faute de Pavard avait été sifflé et transformé, le BvB aurait pu revenir à 2-2 alors qu’il restait encore 30 minutes à disputer. L’issue du match aurait pu être différente.
N’oublions pas non plus qu’il manquait 11 joueurs dans les rangs de Dortmund hier, dont 5 titulaires parmi lesquels le gardien Gregor Kobel et Mats Hummels, le BvB alignant dans ses cages le gardien n°3 du club.
>>> Compte rendu du match (L’equipe.fr)
Le match : 3-1
En remportant le 130e « Klassiker » face au Borussia Dortmund, – un record pour une confrontation entre deux équipes en Allemagne – le Bayern Munich a été sacré champion à trois journées de la fin, ce samedi. Sans onze joueurs, dont Meunier, Hummels et Witsel, mais avec son Français Dan-Axel Zagadou, le BVB n’a pas longtemps pesé lourd face à un Bayern qui, lui, était au complet. Ce grand classique de la Bundesliga mettant aux prises ses deux meilleures attaques (89 buts pour le Bayern, 76 pour le Borussia avant cette 31e journée), un feu d’artifice offensif était espéré. Il est surtout venu des pieds des Bavarois.
En dehors d’une frappe à côté d’Erling Haaland (28e), le Borussia n’a guère pesé devant, en première période. Il a surtout craqué derrière. Et très vite. Sur un premier but, superbe, de Serge Gnabry (14e), qui s’est ensuite vu refuser un doublé par le VAR pour un pied hors-jeu de Kingsley Coman (30e). Par l’inévitable Robert Lewandowski ensuite, bien servi par Thomas Müller, auteur de sa vingtième passe décisive de la saison (34e).
Les 7 000 fans du Borussia présents à l’Allianz Arena ont repris espoir quand Joshua Kimmich a balancé Marco Reus dans sa surface, offrant à Emre Can l’occasion de réduire le score sur penalty (52e). Le match a alors changé de sens. Mais Reus a buté sur Manuel Neuer (54e), avant que Haaland, décidément pas dans un grand soir, ne manque le cadre (82e). Après avoir plié, le Bayern s’est même offert un troisième but grâce à Jamal Musiala, l’un de ses entrants (85e). En grand champion qu’il est.
Débordé sur son flanc droit par Jude Bellingham, le Français a stoppé l’Anglais en l’accrochant de façon irrégulière dans sa surface. Alors que le Borussia venait de revenir à 1-2, Daniel Siebert, l’arbitre principal de cette rencontre, a laissé jouer, sans que le VAR intervienne (60e).
En remportant son dixième titre d’affilée de champion d’Allemagne, le Bayern Munich établit un nouveau record dans les cinq grands Championnats européens. Jusqu’à ce samedi, il appartenait aux Italiens de la Juventus Turin (9 Scudetti d’affilée de 2012 à 2020).