Longtemps acculé sur son but, mené au score, Villarreal est parvenu à égaliser et à éliminer le Bayern Munich (1-0, 1-1) en quarts de finale de la Ligue des champions. La sensation est immense.
C’est une déflagration, un séisme qui a frappé la Ligue des champions. Alors qu’il figurait parmi les grands favoris, le Bayern Munich a déjà dit adieu à la compétition ce mardi soir. Largement dominé à l’aller (0-1), incapable de faire définitivement exploser le verrou espagnol au retour (1-1), le club allemand ne méritait finalement pas mieux face à une incroyable équipe de Villarreal.
Julian Nagelsmann voulait « punir » la formation espagnole ? C’est l’entraîneur munichois qui a été puni pour avoir cru que son équipe n’allait faire qu’une bouchée de son adversaire, comme cela fut le cas du RB Salzbourg au tour précédent (1-1, 7-1). Porté par une Allianz Arena enfin pleine, le Bayern a toujours poussé, Villarreal toujours défendu intelligemment, donnant à cette rencontre des airs de Manchester City-Atlético de Madrid.
Symbole de sa difficulté à se montrer dangereux en première période, le Bayern n’avait cadré qu’un tir avant la pause, mais il a peut-être cru avoir fait le plus dur quand l’inévitable Lewandowski a trouvé la faille (1-0, 52e). Müller a ensuite raté une incroyable occasion, seul de la tête à bout portant (71e), Villarreal a commencé à placer quelques banderilles et tout a basculé en fin de rencontre quand Chukwueze, au terme d’un superbe contre, a mis l’ogre munichois à terre (1-1, 88e). Déjà tombeur de la Juventus (1-1, 3-0), Villarreal, c’est géant.
Un immense tifo en la mémoire de Gerd Müller avait été déployé à l’Allianz Arena avant le coup d’envoi et Robert Lewandowski a rendu hommage à sa manière au « Bomber ». Incapable de trouver la faille, le Bayern s’en est remis à son canonnier des temps modernes pour croire en son destin quand l’attaquant, trouvé par Müller au terme d’une action initiée par une mauvaise relance espagnole, a remis sa formation à l’endroit d’un tir du droit légèrement dévié (1-0, 52e). Le champion d’Allemagne y croyait alors plus que jamais. Mais la treizième réalisation du Polonais dans l’épreuve cette saison aura été finalement vaine pour les Munichois.
Au coup de sifflet final, il a bondi de joie, comme à son habitude dans les grands moments, et on peut le comprendre. Pour la première fois, Unai Emery va disputer les demi-finales de la Ligue des champions et l’entraîneur espagnol peut être fier de la performance de son équipe, solide dans un premier temps, héroïque ensuite puis efficace pour conclure. Grâce à ce plan de jeu clairement établi, le vainqueur de la dernière Ligue Europa sera présent dans le dernier carré de la C1, un stade de la compétition que le Sous-marin jaune n’avait plus atteint depuis la saison 2005-2006.
NDLR : si la défense a été plutôt bonne (défense à 3), le milieu a encore failli sevrant Lewandowski de ballons malgré son but. La tactique de Nagelsmann reste immuable, avec une équipe toujours très offensive. Même à 1-0 signe de prolongations, le coach a continué à jouer l’offensive en procédant à des changements aussi tardifs (à partir de la 82ème) qu’étonnants : Gnabry est rentré à la place de Musiala et Choupo a suppléé Müller, quand Davies a remplacé Hernandez.
La défaite d’hier soir est d’abord cette de Julian Nagelsmann, sur l’ensemble des 2 matchs où tactiquement, Unaï Emery, expérimenté, lui a été supérieur suu tous les plans. Le Board devra analyser et réfléchir pour la saison prochaine, mais de Kahn à Brazzo, en passant par Nagelsmann, il y a des choses qui ne fonctionnent pas (plus) du côté de la Säbenerstrasse. Jusqu’en 2021, tout fonctionnait globalement bien, avec l’entraineur idoine (Hansi Flick) et un board expérimenté. Ollie Kahn n’est pas Kalle Rummenigge, Nagelsmann n’est pas Flick mais Salilhamdzic reste Brazzo…