Mbappé : « notre maximum, c’est çà… » : principales réactions d’après match (Coman, Mbappé, Nagelsmann, Galtier)
L’ailier français Kingsley Coman a expliqué la performance du Bayern Munich face au PSG, mercredi (2-0), par l’habitude du club dans ces rendez-vous en Ligue des champions.
« Estimez-vous que vous avez de la réussite ce mercredi soir ?
Ils ont manqué de réussite, ils ont eu de bonnes occasions mais on a été super solide derrière, on a sauvé deux occasions de but qui nous ont permis de nous laisser en bonne position. À la mi-temps, on a réglé nos problèmes. C’était beaucoup plus maîtrisé ensuite.
Est-ce l’ADN du Bayern Munich d’être aussi serein ?
Oui forcément, on a l’habitude de ce genre de match. On sait qu’il faut garder la tête froide, qu’on a des temps faibles et des temps forts, on a eu notre temps faible en première période. À la pause, on s’est parlé. On s’est dit qu’on était chez nous, et qu’on allait redescendre et être plus compact pour ensuite essayer de les contrer.
Y avait-il un plan anti-Mbappé ?
Non. Il n’y avait pas de plan particulier. Surtout essayer de couper sa relation avec Messi. C’était le plus important. D’habitude, on est une équipe qui presse beaucoup plus haut tout le match, mais on est juste redescendu par moments pour laisser moins de profondeur.
Avez-vous senti après l’ouverture du score que vous avez pris un avantage mental ?
Quand on sait qu’on a gagné 1-0 au match aller et qu’on inscrit ce premier but, ça nous redonne confiance. On sait qu’on a une marge d’erreur, qu’on peut remettre plus de tempo, presser. Je pense que c’est ce qui fait notre réussite. Ensuite, eux doivent se découvrir pour aller chercher deux buts.
Vous avez connu les deux clubs. Qu’est-ce qui fait la différence entre un grand club européen comme le Bayern Munich et le PSG ?
C’est compliqué à dire. Je pense que ce sont de petits détails. La différence c’est que ça fait très longtemps que le Bayern est un grand club, il y a vraiment un ADN qui est inscrit. Paris est sur ce chemin. Ça fait plusieurs années qu’ils sont dans le top et qu’en Ligue des champions ils vont loin, que c’est un prétendant au titre. Parfois, il faut laisser faire le temps et la roue tournera. »
Kylian Mbappé, très déçu par l’élimination du PSG en huitièmes de finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich, regrettait, en creux, la faiblesse de l’effectif parisien cette saison.
H. De., à Munich (ALL)
Quand Kylian Mbappé parle, il le fait rarement pour rien. Ce mercredi soir, passée la déception de cette élimination en huitièmes de finale, l’attaquant français avait un message à faire passer sur la construction de l’effectif parisien. En creux, le propos de la star est clair : le PSG n’avait pas, contrairement au Bayern Munich, l’effectif pour gagner la Ligue des champions.
« Quel sentiment vous anime après cette nouvelle élimination dès les huitièmes de finale ?
On est déçus. Maintenant, c’est comme ça, il faut passer à autre chose. Il faut essayer de se remettre chacun en question et passer à autre chose tout simplement.
Qu’est-ce qu’il a manqué sur ces deux matches ?
Pas grand-chose quand on regarde l’état des deux équipes : ils ont une grande équipe, un grand effectif, ils ont une équipe qui est bâtie pour gagner la Ligue des champions. Je l’ai dit en début de saison lors de la première conférence de presse de C1 qu’on allait faire notre maximum. Notre maximum, c’est ça… C’est la vérité. On va se remettre en question et revenir à notre quotidien qui est le Championnat.
Est-ce que cette élimination peut influer sur votre avenir au PSG ?
Non non, je suis tranquille, mon objectif est de gagner le Championnat et après, on verra. »
Julian Nagelsmann, l’entraîneur du Bayern Munich, a apprécié la prestation de ses joueurs et souligné leur domination sur le PSG mercredi, en 8e de finale retour de la Ligue des champions (2-0).
Alexis Menuge, à Munich (Allemagne)
« Sur les deux matches, la qualification du Bayern Munich est-elle logique ?
En première période, mes joueurs n’ont pas totalement respecté les consignes, nous avons laissé trop d’espaces aux Parisiens et nous n’avons pas été assez patients. Dans le vestiaire, nous avons su tirer les conséquences pour revenir mieux organisés, avec davantage de rigueur. Au final, tant à l’aller qu’au retour, nous avons été largement au-dessus.
Qu’est-ce qui a fait la différence mercredi ?
J’ai surtout aimé notre générosité. Nous avons su user le PSG pour nous imposer aux points. J’aimerais aussi encenser Josip Stanisic, qui a été exceptionnel.
Jusqu’où peut désormais aller votre équipe dans cette compétition ?
Si nous mettons autant de coeur, de générosité, tout en ajoutant un brin de structure supplémentaire, nous pouvons aller au bout. Le potentiel, on l’a, on le sait.
Vous attendiez-vous à des Parisiens plus dangereux, notamment Lionel Messi et Kylian Mbappé ?
Oui, mais nous avons su maîtriser le PSG avec notre schéma de jeu, qui ne leur a pas permis de développer leurs actions. Le fait que Kylian Mbappé ait aussi peu pu se distinguer est la preuve que nous avons été au rendez-vous. On a vu que Messi est souvent descendu très bas et nous avons pu isoler Mbappé.
Quel regard portez-vous sur la prestation de Dayot Upamecano ?
Il a été impressionnant, même si cela fait longtemps qu’il ne me surprend plus. Il a fait une grande Coupe du monde et ce soir (mercredi), il a éteint Mbappé. Ces derniers mois, il a effectué d’énormes progrès. Il y a encore deux ans, il était souvent trop impatient. Actuellement, il est au sommet de son art. »
Christophe Galtier, l’entraîneur du PSG, regrettait les nombreuses absences qui ont affaibli la compétitivité de son équipe, à l’issue de cette deuxième défaite contre le Bayern Munich, synonyme de nouvelle élimination dès les huitièmes de finale en Ligue des champions.
« Cette élimination en huitièmes de finale est-elle liée à un déficit dans la construction de l’effectif ?
Non. Ce n’est pas lié à la construction, c’est l’histoire d’une saison. Il nous a manqué des joueurs importants… Même si on a fait une très bonne première période. On a eu des temps forts qu’on n’a pas su concrétiser. La sortie de Marquinhos et à la pause de Mukiele, l’absence de Kimpembe nous oblige à jouer avec un jeune de 17 ans (El Chadaille Bitshiabu). L’effectif était, sur la double confrontation, très affaibli.
Comment expliquez-vous votre incapacité à maintenir le rythme en deuxième période ?
Il aurait fallu qu’on maintienne le rythme oui… Sur nos temps forts, on n’a pas réussi à concrétiser. On a eu une très grosse situation sur une situation de pressing (par Vitinha). Le Bayern a eu une situation comparable. Ils ont marqué. C’est une erreur de jeunesse et d’analyse de jeu (il cible Bitshiabu, auteur de la passe pour Verratti). On n’a pas été capables de sortir de cette pression. À partir du moment où le Bayern a marqué, on a compris que ça allait être difficile.
Ces derniers jours, Julian Nagelsmann indiquait avoir un plan anti-Mbappé. Il a été très bien contrôlé. Avez-vous le sentiment d’avoir perdu votre duel à distance avec votre homologue ?
Oui, vous pouvez l’estimer. Peut-être. Sûrement. Kylian est tombé sur des défenseurs avec beaucoup d’expérience. Il a pu s’échapper deux ou trois fois. Souvent on parle de tournant : le tournant, c’est la première période où on n’a pas ouvert le score…
Vous avez été confronté aux sorties prématurées de Marquinhos puis Mukiele. Comment est-ce possible qu’un club comme le PSG se retrouve dans des situations comme celle-ci de bricolage ?
Pour être franc avec vous, c’est une saison très chargée. Où les organismes sont très sollicités. Il y a eu la Coupe du monde, évidemment quand on arrive en huitièmes de finale, c’est intéressant d’avoir toutes ses forces vives. Est-ce qu’on doit remettre en cause l’effectif ? Il est très rare de perdre trois centraux en très peu de temps (Marquinhos, Kimpembe, Mukiele). Je le répète, c’est l’histoire d’une saison très particulière.
Vous êtes éliminés de la Coupe de France, en huitièmes de finale de la Ligue des champions : cette saison est-elle déjà un échec ?
On va faire en sorte d’aller chercher le titre de champion, il ne faut pas minimiser les choses. Je laisserai aux gens le soin de juger. On connaît l’importance de la Ligue des champions au PSG, il y a une grosse attente. Si on n’est que champion, est-ce une mauvaise saison ? Le gros regret, c’est que nous ne sommes pas battus avec toutes nos forces sur cette double confrontation. »