Superbe interview de Martin Demichelis (FC Bayern II) à Spox et Goal.
Monsieur Demichelis, former des joueurs ou les faire monter en grade : Qu’est-ce qui est le plus important pour la réserve du FC Bayern ? « Bien sûr, nous essayons de devenir champions. Mais la priorité est de développer des talents. Après la saison dernière, huit de nos joueurs sont devenus professionnels dans différents clubs. […]
Demichelis : « Non, sinon nous aurions pu faire venir Diego Contento par exemple. Il est actuellement sans club et s’est entraîné avec nous au printemps dernier. C’est une personne très sympathique et un bon joueur. Mais le club a une autre philosophie. Dans la réserve, nous misons encore plus qu’avant en priorité sur les jeunes talents. »
Demichelis : « J’ai joué en Argentine, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne. Mais le football italien m’a toujours intéressé. L’Italie a des défenseurs exceptionnels. Les exercices d’entraînement les plus intéressants pour les défenseurs viennent d’Italie. Je voulais connaître cette culture du football. L’année dernière, j’ai passé trois jours par mois à l’école d’entraîneurs de Coverciano, suivis en juin de trois semaines intensives de huit heures par jour. Début septembre, je passerai mon examen final. »
Demichelis : « Mon contrat avec le FC Bayern court encore jusqu’à l’été prochain et j’ai beaucoup de plaisir à travailler ici. J’aurai bientôt ma licence UEFA Pro, ce qui me permettra d’entraîner une première équipe de football professionnel. Nous verrons bien quand cela se produira. »
Demichelis : « Je suis reconnaissant d’avoir travaillé avec tout le monde. Si je devais parler de chaque entraîneur, nous serions assis ici pendant une semaine entière. Malheureusement, je n’ai jamais travaillé sous Pep Guardiola, mais je suis un grand fan de lui. Il a une influence énorme sur le football. On pourrait reconnaître une équipe de Guardiola indépendamment des maillots. »
Demichelis : « Je reconnaîtrais aussi une équipe de Manuel Pellegrini avec d’autres maillots. J’ai travaillé avec lui à River Plate, au FC Malaga et à Manchester City. Il n’est pas seulement exceptionnel en tant qu’entraîneur, mais aussi en tant qu’homme. »
Martin Demichelis : « Il y a un an et demi, il était ici à l’essai. La manière dont il s’est développé entre-temps est super. Il s’est très vite intégré et parle déjà bien l’allemand. »
Demichelis :« Dans le bus, tous les joueurs jouaient souvent avec leur téléphone portable. À un moment donné, j’ai demandé à Claudio (Pizarro, ndlr) : « Qu’est-ce que vous faites ? » Il m’a répondu : « on écrit des SMS ». En Argentine, cela n’existait pas encore à l’époque, nous ne pouvions que téléphoner. »
Demichelis :« J’ai été enthousiasmé par l’ambiance. Tout le monde boit beaucoup de bière, fait la fête, mais presque tout le monde reste pacifique. En Argentine, une telle chose ne serait pas possible. »
Pendant votre période au FC Bayern, Uli Hoeness a été manager puis président. Comment l’avez-vous vécu ?
Demichelis :« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un avec un plus grand cœur. Je pourrais raconter des milliers d’histoires à son sujet, mais il y en a une qui m’a particulièrement marqué. Après ma première défaite avec le FC Bayern, je voulais aller de la cabine au bus. Hoeness est alors arrivé et m’a dit que je devais d’abord signer quelques autographes aux fans. Je ne comprenais pas. En Argentine, si tu vas voir tes propres supporters après une défaite, tu te fais insulter. Mais il m’a encouragé à le faire, les fans étaient très contents, et j’ai survécu. » (rires).